Serveur HTTP Apache Version 2.5
Ce document complète la documentation de référence des modules
mod_cache
, mod_cache_disk
,
mod_file_cache
et du programme htcacheclean.
Il décrit l'utilisation des fonctionnalités de mise en
cache du serveur HTTP Apache
pour accélérer les services web et mandataire, tout en évitant les problèmes
courants et les erreurs de configuration.
Le serveur HTTP Apache offre tout un ensemble de fonctionnalités de mise en cache qui ont été conçues pour améliorer les performances du serveur de différentes manières.
mod_cache
et son module de fournisseur
mod_cache_disk
proposent une mise en cache
intelligente de niveau HTTP. Le contenu proprement dit est
stocké dans le cache, et mod_cache vise à respecter tous les
en-têtes HTTP, ainsi que les options qui contrôlent la mise en
cache du contenu comme décrit dans la Section
13 de la RFC2616. mod_cache
peut gérer des
configurations de mise en cache simples, mais aussi complexes
comme dans les cas où vous avez à faire à des contenus mandatés,
à des contenus locaux dynamiques, ou lorsque vous avez besoin
d'accélérer l'accès aux fichiers locaux situés sur disque
supposé lent.
mod_file_cache
offre la possibilité de
précharger des fichiers en mémoire au démarrage du serveur,
et peut améliorer les temps d'accès et sauvegarder les
gestionnaires de fichiers pour les fichiers qui font l'objet
d'accès fréquents, évitant ainsi d'avoir à accéder au disque
à chaque requête.
Pour tirer parti efficacement de ce document, les bases de HTTP doivent vous être familières, et vous devez avoir lu les sections Mise en correspondance des URLs avec le système de fichiers et Négociation sur le contenu du guide de l'utilisateur.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le module mod_cache
permet de tirer avantage du
mécanisme de mise en cache en ligne faisant partie
intégrante du protocole HTTP, et décrit dans la section
13 de la RFC2616.
A la différence d'un cache simple clé/valeur à deux états où le contenu est supprimé lorsqu'il est périmé, un cache HTTP comporte un mécanisme permettant de conserver temporairement un contenu périmé, de demander au serveur original si ce contenu périmé a été modifié, et dans le cas contraire de le rendre à nouveau valable.
Une entrée d'un cache HTTP peut se présenter sous un de ces trois états :
Si le contenu est trop ancien (plus vieux que sa durée de fraîcheur), il est considéré comme périmé. Un cache HTTP doit contacter le serveur original pour vérifier si le contenu, même s'il est périmé, est encore à jour avant de le servir au client. Soit le serveur original va répondre en envoyant un contenu de remplacement si le contenu périmé n'est plus à jour, soit dans le cas idéal il renverra un code pour signaler au cache que le contenu est encore à jour, et qu'il est inutile de le générer ou de l'envoyer à nouveau. Le contenu repasse à l'état "frais" et le cycle continue.
Le protocole HTTP permet au cache de servir des données
périmées dans certaines circonstances, comme lorsqu'une
tentative de rafraîchir une entrée depuis un serveur original
se solde par un échec avec un code d'erreur 5xx, ou lorsqu'une
autre requête est déjà en train d'essayer de rafraîchir la même
entrée. Dans ces cas, un en-tête Warning
est ajouté
à la réponse.
Le fonctionnement détaillé d'un cache HTTP est décrit dans la Section 13 de la RFC2616.
Le module mod_cache
interagit avec le serveur
à deux niveaux possibles en fonction de la directive CacheQuickHandler
:
Cette phase se déroule très tôt au cours du traitement de la requête, juste après l'interprétation de cette dernière. Si le contenu se trouve dans le cache, il est servi immédiatement et pratiquement tout le reste du traitement de la requête est court-circuité.
Dans ce scénario, le cache se comporte comme s'il avait été "boulonné" à l'entrée du serveur.
Ce mode possède les meilleures performances car la majorité des traitements au niveau du serveur sont court-circuités. Cependant, il court-circuite aussi les phases d'authentification et d'autorisation du traitement au niveau du serveur, et il doit donc être utilisé avec prudence lorsque que ces phases sont importantes.
Les requêtes contenant un en-tête "Authorization"
header (par exemple dans le cas de l'authentification HTTP
basique) ne peuvent ni être mises en cache, ni servies
depuis le cache lorsque mod_cache
s'exécute dans cette phase.
Cette phase se déroule très tard au cours du traitement de la requête, en fait après toutes les phases de ce traitement.
Dans ce scénario, le cache se comporte comme s'il avait été "boulonné" à la sortie du serveur.
Ce mode offre la plus grande souplesse, car il permet de faire intervenir la mise en cache en un point précisément spécifié de la chaîne de filtrage, et le contenu issu du cache peut être filtré ou personnalisé avant d'être servi au client.
Si l'URL ne se trouve pas dans le cache,
mod_cache
ajoutera un filtre à la chaîne de filtrage afin
d'enregistrer la réponse dans le cache, puis passera la main
pour permettre le déroulement normal de la suite du traitement
de la requête. Si la mise en cache du contenu est autorisée, il
sera enregistré dans le cache pour pouvoir être servi à nouveau
; dans le cas contraire, le contenu sera ignoré.
Si le contenu trouvé dans le cache est périmé, le module
mod_cache
convertit la requête en
requête conditionnelle. Si le serveur original
renvoie une réponse normale, elle est enregistrée dans le cache
en lieu et place du contenu périmé. Si le serveur original
renvoie une réponse "304 Not Modified", le contenu repasse à
l'état "frais" et est servi par le filtre au lieu d'être
sauvegardé.
Lorsqu'un serveur virtuel est connu sous la forme d'un des
nombreux alias du serveur, la définition de la directive
UseCanonicalName
à
On
peut augmenter de manière significative le nombre
de correspondances positives dans le cache. Cela est dû au fait
que la clé du cache contient le nom d'hôte du serveur virtuel.
Avec UseCanonicalName
positionnée
à On
,
les hôtes virtuels possédant plusieurs noms de serveur ou alias ne
généreront pas d'entités de cache différentes, et le contenu sera mis en
cache en faisant référence au nom d'hôte canonique.
Un contenu bien formé destiné à être mis en cache doit déclarer
explicitement une durée de fraîcheur à l'aide des champs
max-age
ou s-maxage
de l'en-tête
Cache-Control
, ou en incluant un en-tête
Expires
.
De plus, un client peut passer outre la durée de fraîcheur
définie pour le serveur d'origine en ajoutant son propre en-tête
Cache-Control
à la requête. Dans ce cas, c'est la
durée de fraîcheur la plus basse entre la requête et la réponse
qui l'emporte.
Lorsque cette durée de fraîcheur est absente de la requête ou
de la réponse, une durée de fraîcheur par défaut s'applique. La
durée de fraîcheur par défaut des entrées du cache est d'une heure
; elle peut cependant être facilement modifiée à l'aide de
la directive CacheDefaultExpire
.
Si une réponse ne contient pas d'en-tête Expires
mais
inclut un en-tête Last-Modified
, mod_cache
peut déduire une durée de fraîcheur en se basant sur une
heuristique, qui peut être contrôlée à l'aide de la directive CacheLastModifiedFactor
.
Pour les contenus locaux, ou les contenus distants qui ne
spécifient pas leur propre en-tête Expires
,
mod_expires
permet de régler finement la durée de
fraîcheur à l'aide des paramètres max-age
et
Expires
.
On peut aussi contrôler la durée de fraîcheur maximale en utilisant
la directive CacheMaxExpire
.
Lorsqu'un contenu du cache est périmé, httpd modifie la requête pour en faire une requête conditionnelle
Lorsque la réponse originale du cache contient un en-tête
ETag
, mod_cache
ajoute un en-tête
If-None-Match
à la requête envoyée au serveur
d'origine. Lorsque la réponse originale du cache contient un en-tête
Last-Modified
, mod_cache
ajoute un en-tête
If-Modified-Since
à la requête envoyée au serveur
d'origine. Dans ces deux cas, la requête devient une requête
conditionnelle.
Lorsqu'un serveur d'origine reçoit une requête conditionnelle, il vérifie si le paramètre Etag ou Last-Modified a été modifié en fonction des paramètres de la requête. Si ce n'est pas le cas, il répondra avec le message lapidaire "304 Not Modified". Cela informe le cache que le contenu est périmé mais encore à jour, et peut être utilisé tel quel pour les prochaines requêtes jusqu'à ce qu'il atteigne à nouveau sa date de péremption.
Si le contenu a été modifié, il est servi comme s'il s'agissait d'une requête normale et non conditionnelle.
Les requêtes conditionnelles offrent deux avantages. D'une part, il est facile de déterminer si le contenu du serveur d'origine correspond à celui situé dans le cache, et ainsi d'économiser la consommation de ressources nécessaire au transfert du contenu dans son ensemble.
D'autre part, un serveur d'origine bien conçu sera configuré de
telle manière que les requêtes conditionnelles nécessitent pour
leur production bien moins de ressources qu'une réponse complète.
Dans le cas des fichiers statiques, il suffit en général d'un
appel système de type stat()
ou similaire pour
déterminer si la taille ou la date de modification du fichier a
été modifiée. Ainsi, même un contenu local pourra être servi plus
rapidement depuis le cache s'il n'a pas été modifié.
Il serait souhaitable que tous les serveurs d'origine supportent les requêtes conditionnelles, car dans le cas contraire, ils répondent comme s'il s'agissait d'une requête normale, et le cache répond comme si le contenu avait été modifié et enregistre ce dernier. Le cache se comporte alors comme un simple cache à deux état, où le contenu est servi s'il est à jour, ou supprimé dans le cas contraire.
La liste complète des conditions nécessaires pour qu'une réponse puisse être enregistrée dans un cache HTTP est fournie dans la section 13.4 Response Cacheability de la RFC2616, et peut se résumer ainsi :
CacheEnable
et CacheDisable
.CacheIgnoreNoLastMod
ne précise d'autres contraintes.CacheStorePrivate
ne précise d'autres contraintes.CacheStoreNoStore
n'ait été utilisée.Le client qui crée la requête ou le serveur d'origine qui
génère la réponse doit être à même de déterminer si le contenu
doit pouvoir être mis en cache ou non en définissant correctement
l'en-tête Cache-Control
, et
mod_cache
sera alors en mesure de satisfaire les
souhaits du client ou du serveur de manière appropriée.
Les contenus qui varient au cours du temps, ou en fonction de
particularités de la requête non prises en compte par la
négociation HTTP ne doivent pas être mis en cache. Ce type de
contenu doit se déclarer lui-même "à ne pas mettre en cache" à l'aide de
l'en-tête Cache-Control
.
Si le contenu change souvent, suite par exemple à une durée de fraîcheur de l'ordre de la minute ou de la seconde, il peut tout de même être mis en cache, mais il est alors fortement souhaitable que le serveur d'origine supporte correctement les requêtes conditionnelles afin que des réponses complètes ne soient pas systématiquement générées.
Un contenu qui varie en fonction d'en-têtes de requête fournis
par le client peut être mis en cache, sous réserve d'une
utilisation appropriée de l'en-tête de réponse Vary
.
Lorsque le serveur d'origine est configuré pour servir des contenus différents en fonction de la valeur de certains en-têtes de la requête, par exemple pour servir une ressource en plusieurs langages à partir d'une seule URL, le mécanisme de mise en cache d'HTTP permet de mettre en cache plusieurs variantes de la même page à partir d'une seule URL.
Pour y parvenir, le serveur d'origine ajoute un en-tête
Vary
pour indiquer quels en-têtes doivent être pris
en compte par un cache pour déterminer si deux variantes sont
différentes l'une de l'autre.
Si par exemple, une réponse est reçue avec l'en-tête Vary suivant,
Vary: negotiate,accept-language,accept-charset
mod_cache
ne servira aux demandeurs que le contenu
mis en cache qui correspond au contenu des en-têtes accept-language et
accept-charset de la requête originale.
Plusieurs variantes d'un contenu peuvent être mises en cache
simultanément ; mod_cache
utilise l'en-tête
Vary
et les valeurs correspondantes des en-têtes de
la requête spécifiés dans ce dernier pour
déterminer quelle variante doit être servie au client.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le module mod_cache
s'appuie sur des
implémentations de stockage sous-jacentes spécifiques pour gérer
le cache ; à ce titre, mod_cache_disk
fournit la
prise en charge de la mise en cache sur disque.
En général, le module se configure comme suit :
CacheRoot "/var/cache/apache/" CacheEnable disk / CacheDirLevels 2 CacheDirLength 1
Il est important de savoir que, les fichiers mis en cache étant stockés localement, la mise en cache par l'intermédiaire du système d'exploitation sera en général aussi appliquée à leurs accès. Si bien que même si les fichiers sont stockés sur disque, s'il font l'objet d'accès fréquents, il est probable que le système d'exploitation s'appliquera à ce qu'ils soient servis à partir de la mémoire.
Pour stocker des entités dans le cache,
le module mod_cache_disk
crée une empreinte (hash) de 22
caractères de l'URL qui a fait l'objet d'une requête. Cette empreinte
comprend le nom d'hôte, le protocole, le port, le chemin et tout argument
de type CGI associé à l'URL, ainsi que les éléments
spécifiés dans l'en-tête Vary afin d'être sûr que plusieurs URLs
n'interfèrent pas entre elles.
Chaque position de l'empreinte peut contenir un caractère
choisi parmi 64 caractères différents, il y a donc
64^22 possibilités pour une empreinte. Par exemple, une URL peut posséder
l'empreinte xyTGxSMO2b68mBCykqkp1w
. Cette empreinte est
utilisée pour préfixer les noms de fichiers spécifiques à cette URL à
l'intérieur du cache ; cependant, elle est tout d'abord placée dans les
répertoires du cache selon les directives
CacheDirLevels
et
CacheDirLength
.
La directive
CacheDirLevels
définit le nombre de niveaux de sous-répertoires, et
CacheDirLength
le nombre de caractères composant le nom des sous-répertoires. Dans
l'exemple donné plus haut, l'empreinte se trouvera à :
/var/cache/apache/x/y/TGxSMO2b68mBCykqkp1w
.
Cette technique a pour but principal de réduire le nombre de
sous-répertoires ou de fichiers contenus dans un répertoire particulier,
car le fonctionnement de la plupart des systèmes de fichiers est ralenti
quand ce nombre augmente. Avec la valeur "1" pour la directive
CacheDirLength
,
il peut y avoir au plus 64 sous-répertoires à un niveau quelconque.
Avec la valeur "2", il peut y en avoir 64 * 64, etc...
A moins d'avoir une bonne raison pour ne pas le faire, l'utilisation de
la valeur "1" pour la directive
CacheDirLength
est recommandée.
Le paramétrage de la directive
CacheDirLevels
dépend du nombre de fichiers que vous pensez stocker dans le cache.
Avec une valeur de "2" comme dans l'exemple donné plus haut,
4096 sous-répertoires peuvent être créés au total. Avec 1 million de
fichiers dans le cache, cela équivaut à environ 245 URLs mises en cache
dans chaque répertoire.
Chaque URL nécessite au moins deux fichiers dans le cache. Ce sont en général un fichier ".header", qui contient des meta-informations à propos de l'URL, comme la date de son arrivée à expiration, et un fichier ".data" qui est la copie exacte du contenu à servir.
Dans le cas d'un contenu négocié via l'en-tête "Vary", un répertoire ".vary" sera créé pour l'URL en question. Ce répertoire contiendra de multiples fichiers ".data" correspondant aux différents contenus négociés.
Le module mod_cache_disk
n'effectue aucune
régulation de l'espace disque utilisé par le cache, bien qu'il
s'arrête en douceur en cas d'erreur disque et se comporte alors
comme si le cache n'avait jamais existé.
Par contre, l'utilitaire htcacheclean fourni avec httpd vous permet de nettoyer le cache périodiquement. Déterminer la fréquence à laquelle lancer htcacheclean et la taille souhaitée pour le cache est une tâche relativement complexe et il vous faudra de nombreux essais et erreurs pour arriver à sélectionner des valeurs optimales.
htcacheclean opère selon deux modes. Il peut s'exécuter comme démon résident, ou être lancé périodiquement par cron. htcacheclean peut mettre une heure ou plus pour traiter de très grands caches (plusieurs dizaines de Gigaoctets) et si vous l'exécutez à partir de cron, il vous est conseillé de déterminer la durée typique d'un traitement, afin d'éviter d'exécuter plusieurs instances à la fois.
Il est aussi conseillé d'attribuer un niveau de priorité "nice" approprié à htcacheclean de façon à ce qu'il n'effectue pas trop d'accès disque pendant le fonctionnement du serveur.
Figure 1: Croissance
typique du cache / séquence de nettoyage.
Comme mod_cache_disk
ne tient pas compte de l'espace
utilisé, vous devez vous assurer que
htcacheclean est configuré de
façon à laisser suffisamment d'"espace de croissance"
à la suite d'un nettoyage.
En utilisant le module mod_cache_socache
,
mod_cache
peut mettre en cache des données à partir de
diverses implémentations aussi nommées "fournisseurs". Par exemple, en
utilisant le module mod_socache_memcache
, on peut
spécifier que c'est memcached qui doit
être utilisé comme mécanisme de stockage sous-jacent.
Typiquement, le module sera configuré comme suit :
CacheEnable socache / CacheSocache memcache:memcd.example.com:11211
En outre, il est possible de spécifier plusieurs serveurs
memcached
en les ajoutant à la fin de la ligne
CacheSocache memcache:
et en les séparant par des virgules :
CacheEnable socache / CacheSocache memcache:mem1.example.com:11211,mem2.example.com:11212
Divers autres fournisseurs mod_cache_socache
utilisent
aussi ce format. Par exemple :
CacheEnable socache / CacheSocache shmcb:/path/to/datafile(512000)
CacheEnable socache / CacheSocache dbm:/path/to/datafile
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le serveur HTTP Apache fournit un cache d'objets partagés de bas niveau pour la mise en cache d'informations comme les sessions SSL ou les données d'authentification dans l'interface socache.
Pour chaque implémentation, un module supplémentaire est fourni qui offre les services d'arrière-plan suivants :
mod_socache_dbm
mod_socache_dc
mod_socache_memcache
mod_socache_shmcb
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le module mod_authn_socache
permet la mise en
cache des données issues d'une authentification, diminuant ainsi
la charge des serveurs d'authentification d'arrière-plan.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le module mod_ssl
utilise l'interface
socache
pour fournir un cache de session et un cache
de base.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Sur les plateformes où le système de fichiers peut être lent, ou lorsque les descripteurs de fichiers sont gourmands en ressources, il est possible de précharger des fichiers en mémoire au démarrage du serveur.
Sur les systèmes où l'ouverture des fichiers est lente, il est possible d'ouvrir le fichier au démarrage du serveur et de mettre en cache le descripteur de fichier. Ces options peuvent vous aider sur les systèmes où l'accès aux fichiers statiques est lent.
Le processus d'ouverture d'un fichier peut être en soi une source de ralentissement, en particulier sur les systèmes de fichiers sur le réseau. httpd permet d'éviter ce ralentissement en maintenant un cache des descripteurs de fichiers ouverts pour les fichiers souvent servis. Actuellement, httpd fournit une seule implémentation de mise en cache des descripteurs de fichiers.
La forme la plus basique de mise en cache que propose httpd
est la mise en cache des descripteurs de fichiers fournie par le
module mod_file_cache
. Plutôt que de mettre en
cache le contenu des fichiers, ce cache maintient une table des
descripteurs de fichiers ouverts. Les fichiers devant faire
l'objet d'une mise en cache de ce type sont spécifiés dans le
fichier de configuration via la directive CacheFile
.
La directive CacheFile
informe httpd
qu'il doit ouvrir le fichier lors de son démarrage et qu'il doit
réutiliser le descripteur de fichier mis en cache pour tous les
accès futurs à ce fichier.
CacheFile /usr/local/apache2/htdocs/index.html
Si vous désirez mettre en cache un grand nombre de fichiers de cette manière, vous devez vous assurer que le nombre maximal de fichiers ouverts pour votre système d'exploitation est défini à une valeur suffisante.
Bien que l'utilisation de la directive CacheFile
n'entraîne pas de
mise en cache du contenu du fichier proprement dit, elle
implique que si le fichier est modifié pendant l'exécution du
serveur, ces modifications ne seront pas prises en compte. Le
fichier sera toujours servi dans l'état où il se trouvait au
moment du démarrage du serveur.
Si le fichier est supprimé pendant l'exécution du serveur, ce dernier conservera le descripteur de fichier ouvert associé et servira le fichier dans l'état où il se trouvait au moment du démarrage du serveur. Cela signifie aussi que même si le fichier a été supprimé, et n'apparaît donc plus dans le système de fichiers, l'espace disque libéré ne sera disponible qu'une fois le serveur httpd arrêté et donc le descripteur de fichier fermé.
Servir un contenu directement depuis la mémoire système est universellement reconnu comme la méthode la plus rapide. Lire des fichiers depuis un contrôleur de disque ou pire, depuis un réseau distant est plus lent de plusieurs ordres de grandeur. Les contrôleurs de disque réalisent en général des opérations mécaniques, et l'accès au réseau est limité par la bande passante dont vous disposez. Par contre, les temps d'accès à la mémoire sont de l'ordre de la nano-seconde.
Cependant la mémoire système n'est pas bon marché ; à capacité égale, c'est de loin le type de stockage le plus coûteux et il est important de s'assurer qu'elle est utilisée efficacement. Le fait de mettre en cache des fichiers en mémoire diminue d'autant la quantité de mémoire système disponible. Comme nous le verrons plus loin, ce n'est pas un problème en soi dans le cas de la mise en cache par l'intermédiaire du système d'exploitation, mais si l'on utilise la mise en cache en mémoire propre à httpd, il faut prendre garde à ne pas allouer trop de mémoire au cache. Sinon le système sera contraint d'utiliser le swap, ce qui dégradera sensiblement les performances.
Dans la plupart des systèmes d'exploitation modernes, c'est le noyau qui gère directement la mise en cache en mémoire des données relatives aux fichiers. C'est une fonctionnalité puissante, et les systèmes d'exploitation s'en acquittent fort bien pour la plus grande partie. Considérons par exemple, dans le cas de Linux, la différence entre le temps nécessaire à la première lecture d'un fichier et le temps nécessaire à sa deuxième lecture;
colm@coroebus:~$ time cat testfile > /dev/null real 0m0.065s user 0m0.000s sys 0m0.001s colm@coroebus:~$ time cat testfile > /dev/null real 0m0.003s user 0m0.003s sys 0m0.000s
Même pour ce petit fichier, il y a une grande différence entre les temps nécessaires pour lire le fichier. Cela est dû au fait que le noyau a mis en cache le contenu du fichier en mémoire.
En s'assurant de toujours pouvoir disposer de mémoire système, vous pouvez être assuré qu'il y aura de plus en plus de contenus de fichiers stockés dans ce cache. Cela peut s'avérer une méthode de mise en cache en mémoire très efficace, et ne nécessite aucune configuration supplémentaire de httpd.
De plus, comme le système d'exploitation sait si des fichiers ont été supprimés ou modifiés, il peut effacer automatiquement des contenus de fichiers du cache lorsque cela s'avère nécessaire. Cela constitue un gros avantage par rapport à la mise en cache en mémoire de httpd qui n'a aucune possibilité de savoir si un fichier a été modifié.
En dépit des performances et des avantages de la mise en cache automatique par le système d'exploitation, la mise en cache en mémoire peut être effectuée plus efficacement par httpd dans certaines circonstances.
La directive MMapFile
fournie par le module mod_file_cache
vous permet de
demander à httpd de charger un contenu de fichier statique en mémoire lors
de son démarrage (à l'aide de l'appel système mmap). httpd utilisera le
contenu chargé en mémoire pour satisfaire ultérieurement toutes les
demandes d'accès à ce fichier.
MMapFile /usr/local/apache2/htdocs/index.html
Comme dans le cas de la directive
CacheFile
, toute
modification du fichier ne sera plus prise en compte par httpd une fois
ce dernier démarré.
La directive
MMapFile
ne gardant
pas la trace de la quantité de mémoire qu'elle alloue, vous devez prendre
garde de ne pas en abuser. Chaque processus enfant de httpd utilisant
sa propre réplique de la mémoire allouée, il est donc d'une importance
critique de s'assurer que les fichiers chargés ne sont pas d'une taille
trop importante afin d'épargner au système l'utilisation du swap.
Utiliser mod_cache
revient sensiblement à la même
chose qu'avoir un mandataire inverse intégré (reverse-proxy). Les requêtes
seront servies par le module de mise en cache sauf si ce dernier
détermine qu'un processus d'arrière-plan doit être appelé. La mise en
cache de ressources locales modifie considérablement le modèle de
sécurité de httpd.
Comme le parcours de la hiérarchie d'un système de fichiers pour
examiner le contenu d'éventuels fichiers
.htaccess
serait une opération très coûteuse en ressources,
annulant partiellement de ce fait l'intérêt de la mise en cache
(accélérer le traitement des requêtes),
mod_cache
ne se préoccupe pas de savoir s'il a
l'autorisation de servir une entité mise en cache. En d'autres termes,
si mod_cache
a mis en cache un certain contenu, ce
dernier sera servi à partir du cache tant qu'il ne sera pas arrivé à
expiration.
Si par exemple, votre configuration autorise l'accès à une ressource
en fonction de l'adresse IP, vous devez vous assurer que ce contenu n'est
pas mis en cache. Ceci est possible en utilisant la directive
CacheDisable
, ou le module
mod_expires
. Livré à lui-même,
mod_cache
- pratiquement comme un mandataire inverse -
mettrait en cache le contenu lors de sa mise à disposition, et le servirait ensuite
à tout client, vers n'importe quelle adresse IP.
Lorsque la directive CacheQuickHandler
est définie à
Off
, toutes les phases du traitement de la requête
sont exécutées et le modèle de sécurité reste le même.
Etant donné que les réponses vers les utilisateurs finaux peuvent être servies depuis le cache, ce dernier est une cible potentielle pour ceux qui veulent défigurer un contenu ou interférer avec lui. Il est important de garder à l'esprit que l'utilisateur sous lequel tourne httpd doit toujours avoir l'accès en écriture dans le cache. Ceci est en contraste total avec la recommandation usuelle d'interdire à l'utilisateur sous lequel tourne Apache l'accès en écriture à tout contenu.
Si l'utilisateur sous lequel tourne Apache est compromis,
par exemple à cause d'une
faille de sécurité dans un processus CGI, il est possible que le cache
fasse l'objet d'une attaque. Il est relativement aisé d'insérer ou de
modifier une entité dans le cache en utilisant le module
mod_cache_disk
.
Cela représente un risque relativement élevé par rapport aux autres
types d'attaques qu'il est possible de mener sous l'utilisateur apache.
Si vous utilisez mod_cache_disk
, vous devez garder ceci à
l'esprit : effectuez toujours les mises à jour de httpd quand des
correctifs de sécurité sont annoncés et exécutez les processus CGI sous un
utilisateur autre qu'apache en utilisant suEXEC
dans la mesure du possible.
Si vous utilisez httpd comme serveur mandataire avec mise en cache, vous vous exposez aussi à un éventuel "Empoisonnement du cache" (Cache poisoning). L'empoisonnement du cache est un terme général pour désigner les attaques au cours desquelles l'attaquant fait en sorte que le serveur mandataire renvoie à un contenu incorrect (et souvent indésirable) en provenance du serveur d'origine.
Par exemple, si les serveur DNS qu'utilise votre système où tourne httpd sont vulnérables à l'empoisonnement du cache des DNS, un attaquant pourra contrôler vers où httpd se connecte lorsqu'il demande un contenu depuis le serveur d'origine. Un autre exemple est constitué par les attaques ainsi nommées "Dissimulation de requêtes HTTP" (HTTP request-smuggling).
Ce document n'est pas le bon endroit pour une discussion approfondie à propos de la Dissimulation de requêtes HTTP (utilisez plutôt votre moteur de recherche favori) ; il est cependant important de savoir qu'il est possible d'élaborer une série de requêtes, et d'exploiter une vulnérabilité d'un serveur web d'origine de façon que l'attaquant puisse contrôler entièrement le contenu renvoyé par le mandataire.
Le mécanisme utilisé via l'en-tête Vary permet de mettre en
cache simultanément plusieurs variantes d'une ressource avec la
même URL. Le cache sélectionne la variante correcte à envoyer au
client en fonction des valeurs d'en-tête fournies par ce dernier.
Ce mécanisme peut devenir un problème lorsqu'on tente d'appliquer
le mécanisme des variantes à un en-tête connu pour pouvoir
posséder un grand nombre de valeurs
possibles en utilisation normal, comme par exemple l'en-tête
User-Agent
. En fonction de la popularité du site web,
des milliers ou même des millions d'entrées de cache dupliquées
peuvent être créées pour la même URL, submergeant les autres
entrées du cache.
Dans d'autres cas, il peut être nécessaire de modifier l'URL
d'une ressource particulière à chaque requête, en général en lui
ajoutant une chaîne "cachebuster". Si ce contenu est déclaré comme
pouvant être mis en cache par un serveur avec une durée de
fraîcheur significative, ces entrées peuvent submerger les entrées
légitimes du cache. Alors que mod_cache
fournit
une directive CacheIgnoreURLSessionIdentifiers
,
cette dernière doit être utilisée avec prudence pour s'assurer que
les caches du navigateur ou du mandataire le plus proche
(downstream proxy) ne sont pas victimes du même problème de Déni de
service.